Histoire_des_Hospices_de_Beaune.jpgTout le monde a entendu parler des Hospices de Beaune et de leurs ventes de vins à la bougie qui ont lieues chaque année depuis 1859. Mais qui connaît ses six siècles et demi d’histoire ?

Marie-Thérès Bertier et John-Thomas Sweeney se sont plongés dans les archives des Hospices pour en en recueillir la substantifique moelle. L’admiration et l’humilité sont les sentiments qui ressortent le plus fréquemment chez les deux auteurs devant l’institution, ses archives, ses trésors patrimoniaux, œnologiques ou spirituels. Il faut dire qu’ils se sont attachés à un monument connu dans le monde entier.
Profanés sous la Terreur, les Hospices n’en conserveront pas moins leur esprit humaniste et les Hospices vivent et travaillent avec leur temps. En effet, ils ont une application pour smartphone et c’est la vénérable maison Christie’s qui s’occupe des enchères via internet notamment.

« que l’esprit qui érigea cette maison la dirige encore »

Fondé par Nicolas Rolin, avocat, chancelier du Duc de Bourgogne Philippe le Bon, il pris l’Hôtel-Dieu de Paris comme modèle pour fonder l’Hôtel-Dieu de Beaune en 1443.
Nicolas Rolin acheta en 1451 pour l’Hôtel-Dieu le droit de vendre chaque année son vin trois jours et demi durant autour de la Toussaint. C’est toujours le cas. Ainsi, la vente aux enchères des vins des Hospices de Beaune aura lieue pour la 152e fois le 18 novembre 2012.
Certes, la vente à la bougie ne concerne plus aujourd’hui que la Pièce de Charité autrement appelée Pièce des Présidents. Elle a rapporté 400 000€ en 2010 (record) elle contenait 500l pour fêter la 150e vente. La vente rapporte chaque année plusieurs millions d’euros.

« du décor émane le bien-être et la générosité qui sont les maitres-mots de l’hôpital»

Si le domaine viticole des Hospices de Beaune est constitué en 1796 il est composé aujourd’hui de 60ha de côte de Nuit et de Côte de Beaune grâce à des dons essentiellement. Vingt-deux vignerons s’occupent du domaine composé notamment de Meursault, Corton-Charlemagne, Volnay, Savigny… Le premier don de parcelle de vigne eu lieu en 1457 par Guillemette veuve de Humbert Leverrier. Une tradition qui perdure encore aujourd’hui. Il en de même pour les dons et héritages de terres, de forêts, de fermes, d’immeubles qui représentent aujourd’hui 790ha dont un patrimoine forestier qui était au plus fort de 560ha et est aujourd’hui de 310ha.
Les forêts pour se réchauffer, les champs pour se nourrir, les vignes pour boire, les fermes pour se nourrir. Il n’y avait là que du nécessaire, de l’utile voire de l’indispensable, du vital, pour s’occuper des malades.

Pour la petite histoire, La vente des Hospices a faillit ne jamais avoir lieu. En effet, après la mévente des récoltes 1847 et 1848 (qui en plus étaient abondantes) les Hospices avaient besoins d’argent. l’État leur proposa d’échanger les vignes au rendement hasardeux contre des forêts au rendements bien plus sur. Fort heureusement les négociations échoueront… pour le plus grand bonheur des amateurs de vins.

Les agrandissements sont aussi le fait de nombreux dons de bienfaiteurs. Ainsi, la première grande extension/rénovation eut-elle lieue en 1645 sous l’impulsion d’un anonyme. Il s’agissait de Hugues Betault écuyer et natif de Beaune. Il prit l’Hôtel-Dieu sous son aile, s’occupa lui-même des comptes. Après sa mort, son frère Louis appliqua scrupuleusement les consignes testamentaires.

La peste, le choléra, la famine, le phylloxéra, la Révolution française, les Allemands sont passés à Beaune mais les Hospices restent debout, fidèles à leurs traditions proche des malades et de leurs devoirs envers leur prochain. Le temps n’a pas de prise sur eux, c’est sans pour cela qu’ils sont encore là et pour longtemps.

Histoire des Hospices de Beaune Vins, domaines et donateurs
Marie-Thérèse Berthier & John-Thomas Sweeney
Guy Trédaniel éditeur
496p. 24€
12 octobre 2012.

Article publié le 22 octobre 2012.